Med-Hycos - le Projet

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Le Document de projet MED-HYCOS

RESUME

L'objectif de ce projet est de mettre en place un programme d'observation du cycle hydrologique méditerranéen (MED-HYCOS). Ce programme a pour buts :
 

  • (i) la modernisation à l'échelle régionale du suivi hydrométéorologique,
  • (ii) le regroupement des moyens de traitement des données en faisant appel aux transmissions par satellite ;
  • (iii) une meilleure compréhension des phénomènes hydrométéorologiques et des évolutions du milieu ; et
  • (iv) le libre échange des données sur le milieu naturel.


En termes d'économie et de développement, le projet constituera une base solide d'observation, d'évaluation et de gestion des ressources en eau à l’échelon national et régional ; il contribuera à la connaissance des processus hydrologiques dans leur interaction avec le climat et l'environnement.
 

*Bassin de la mer Méditerranée : Albanie, Algérie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Chypre, Croatie, Égypte, France, Grèce, Israël, Italie, Jordanie, Liban, République de Macédoine, Malte, Maroc, Territoires Palestiniens, Portugal, Slovénie, Espagne, Syrie, Turquie, Yougoslavie (24).

Bassin de la mer Noire : Géorgie, Moldavie, Roumanie, République de Russie, Ukraine (5).
 

A. CONTEXTE

A0 - INTRODUCTION
 
 

1. Concilier la satisfaction des besoins en eau douce de bonne qualité avec la protection de l'environnement est l'un des défis les plus importants que l'humanité doit relever à l'aube du XXIe siècle. L'amélioration de la gestion de l’eau est sans doute la voie la plus efficace pour relever ce défi. Le chapitre 18 de l'Agenda 21 (UNCED, 1992) traitant de l'eau douce, et le rapport de la Conférence Internationale sur l'Eau et l'Environnement (CIEE, ICWE, 1992) dont nous nous sommes inspirés, insistent sur la connaissance du cycle de l'eau (quantité et qualité) comme élément essentiel d’une gestion efficace de l’eau. La gestion, l'observation et l'évaluation hydrologiques dépendent essentiellement de la disponibilité en systèmes d'information fiables sur les ressources en eau, aux niveaux national et régional. Ces systèmes doivent non seulement assurer la collecte et l'analyse des données, mais aussi permettre l'échange et la diffusion de ces données et des informations connexes vers les utilisateurs, le grand public et les décideurs. De plus, le chapitre 18 de l'Agenda 21, le rapport de l'ICWE et le rapport de l'OMM/UNESCO sur l'évaluation des ressources en eau (1991) soulignent que ces systèmes d'information ne sont pas opérationnels ou sont inexistants, dans de nombreuses régions du globe.

2. C’est pourquoi, l'Organisation Météorologique Mondiale, en association avec la Banque Mondiale, a initié en 1993 un Programme Mondial d'Observation du Cycle Hydrologique (WHYCOS). Ce programme s'appuie sur un réseau mondial de stations de référence, avec une transmission de données par satellite en temps réel. Il permet la constitution de bases de données nationales, régionales et internationales, compatibles entre elles, de bonne qualité et réactualisées en permanence. Ces données concernent les cours d'eau, la qualité de l'eau et diverses variables climatiques.

3. Le Programme Méditerranéen d'Observation du Cycle Hydrologique (MED-HYCOS) est une composante régionale de WHYCOS, destinée à couvrir le pourtour méditerranéen.

4. Toutefois, au cours de la réunion des pays riverains de la mer Méditerranée, à Montpellier (Mai 1995) il a été décidé d'associer la mer Noire à ce projet. Les échanges d'eau considérables entre les deux mers, la dynamique des flux de pollution et l'existence de problématiques hydrologiques similaires, propres à la région, ont été pris en considération. L'objectif du programme MED-HYCOS sera de constituer une solide base d'observation, d'évaluation et de gestion des ressources en eau, à l'échelon régional et national. Ce projet contribuera à la connaissance des processus hydrologiques dans leur interaction avec le climat et l'environnement.
 

A1 - DESCRIPTION DES SOUS-DOMAINES

(a) Caractéristiques géographiques
 

Généralités

5. La mer Méditerranée ("Entre les terres"), avec une superficie d'environ 3 millions de km², est la plus grande mer fermée du monde. Depuis des temps immémoriaux, les hommes ont toujours habité ses rives. Les plus grandes civilisations occidentales en sont originaires et elle devint même un symbole de pouvoir : le Mare Nostrum de l'empire romain. Les témoignages de l'activité humaine sont omniprésents et le paysage méditerranéen a été fortement modelé par l'homme.

6. La mer Noire est elle aussi une grande mer qui communique uniquement avec la mer Méditerranée par le détroit du Bosphore, via la mer de Marmara par le détroit des Dardanelles. Sa superficie est d'environ 420 000 km² (un sixième de celle de la mer Méditerranée) et sa capacité est d'environ 537 000 km3 (un septième de celle de la mer Méditerranée).

7. La mer Méditerranée et la mer Noire sont très sensibles à la pollution et à la dégradation de leur environnement.

Climat

8. Le climat méditerranéen, intermédiaire entre les climats désertiques et arides des régions de l'Afrique du Nord et les climats tempérés des régions européennes, est l'un des plus marqués de la planète. Ses caractéristiques principales sont les suivantes :
deux saisons pluvieuses (automne et printemps),
des étés chauds et secs,
des pluies irrégulières et parfois violentes, provoquant des crues destructrices. Ces pluies succèdent à de longues périodes de basses eaux qui entraînent souvent l'assèchement de la majorité des fleuves côtiers.
9. Ces caractéristiques sont plus prononcées au sud et à l'est du bassin. Les pays situés au nord reçoivent une moyenne de 600 à 1 000 mm de pluies annuelles (avec un maximum de 2 000 mm ou plus), alors que ceux de l'est ne reçoivent que 400 à 600 mm ; les précipitations dans ceux situés au sud descendent souvent à moins de 400 mm. Le nombre de mois sans pluies est souvent supérieur à 7. L'évaporation potentielle se situant aux environ de 1 200 mm par an, la plupart des régions connaissent un important déficit en eau. L'impact d'un changement climatique global doit être pris en compte, car il modifierait les régimes hydrologiques de la région. Dans certains scénarios, la sécheresse pourrait gagner du terrain dans les zones au sud, alors que les épisodes pluvieux pourraient devenir plus intenses. Cependant, on ne peut prévoir à ce jour les conséquences réelles d'un tel changement climatique mondial. D'ailleurs, quelques modèles prévoient des améliorations pour certaines régions de la zone sub-saharienne, telles que celles observées il y a 6 000 ans.

10. Le climat du pourtour de la mer Noire est en grande partie identique à celui de la mer Méditerranée. Il connaît deux saisons pluvieuses : printemps (mars à mai) et automne (octobre à novembre). La pluviométrie moyenne annuelle est d'environ 403 mm. Cependant, comme exposé au paragraphe 11 ci-après, les principales rivières qui se jettent dans la mer Noire prennent leur source dans la zone climatique tempérée continentale.
 

(b) Hydrologie
 

11. Les bassins drainés par la mer Méditerranée représentent un total d'environ 1,9 millions de km², sans prendre en compte le haut bassin du Nil (voir tableau 1). Seulement 21 bassins, couvrant 42% de la superficie totale dépassent 10 000 km². Cette fragmentation est accentuée par l'existence de nombreuses îles qui couvrent 110 000 km², c'est à dire 10% du bassin. La structure géologique du bassin méditerranéen est telle que les aquifères sont nombreux et généralement de petite taille, les plus grands ne dépassant pas quelques dizaines de milliers de km². Il existe d'importantes interconnexions entre les cours d'eau et les aquifères, qu'elles soient karstiques ou alluvionnaires.

12. Le bassin drainé par la mer Noire (2,4 millions de km²) est largement plus grand que celui de la mer Méditerranée. Les neuf dixièmes du bassin se trouvent au nord et à l'ouest de la Mer (voir tableau 2) et sont drainés par trois fleuves, couvrant une superficie de plus de 400 000 km², soit presque 79% de son total. Ainsi, l'apport des cours d'eau provenant de la zone climatique tempérée continentale est très élevé, si on le compare au volume de la mer Noire. Le tableau 3 présente les apports des différents fleuves. Le bilan de surface de la mer Noire est positif, avec un apport total moyen annuel en eau douce de 560  km3 (350 km3 proviennent des cours d'eau et 210 km3 des précipitations), et une perte en évaporation annuelle de 350 km3 (égal à l'apport des cours d'eau). Une des conséquences de cet apport net en eau douce est le caractère méromictique stable de cette mer. On rencontre deux lames d'eau différentes, séparées par une surface halocline à une profondeur d'environ 180 mètres. La lame supérieure contient de l'oxygène, sa salinité est d'environ 17,5 g/l (la valeur moyenne pour la mer Méditerranée est d'environ 38,5 g/l) ; la lame inférieure est quasiment dépourvue d'oxygène, avec une salinité d'environ 22,5 g/l. Cette lame renferme aussi du gaz H2S issu de l'action de bactéries. La lame inférieure représente environ 90% du volume total. Il est possible qu'un tremblement de terre libère une grande partie de ce gaz toxique H2S, avec des conséquences dramatiques pour la population.

13. En conséquence directe du climat méditerranéen, les régimes des cours d'eau connaissent une alternance de crues soudaines et d'étiages marqués. On rencontre des cas particuliers, constitués par les grands fleuves dont l'aire de drainage se situe partiellement en dehors de la région méditerranéenne, comme le Rhône et le Pô. Dans les bassins de la mer Noire, la plupart des cours d'eau, notamment ceux s'écoulant de l'ouest et du nord, sont de grande taille et connaissent des écoulements réguliers, exception faite des petits bassins localisés.

14. Dans les rivières à régime méditerranéen, la moyenne mensuelle des écoulements de basses eaux est fréquemment inférieure à un dixième ou même un centième des plus forts écoulements moyens mensuels. Les écoulements de pointe sont souvent plusieurs centaines de fois supérieurs à l'écoulement moyen annuel. La variabilité interannuelle est très élevée et amplifie les variations intersaisonnières.

15. Le processus d'échange d'eau entre la mer Noire et la mer Méditerranée est complexe. Le niveau de la mer Noire se situe à 35 cm au dessus de la mer de Marmara (c'est à dire la partie nord de la mer Méditerranée entre les détroits du Bosphore et des Dardanelles). Il en résulte un débit sortant annuel d'eau de faible salinité (18 g/l) d'environ 410 km3, transitant par le Bosphore. Dans la lame inférieure, par contre, la salinité plus forte de la mer de Marmara (35 g/l contre 18 g/l) entraîne un débit entrant annuel dans la mer Noire d'environ 200 km3 d'une eau de forte salinité. Le bilan de surface donne un débit sortant annuel net vers la mer Méditerranée d'environ 210 km3 qui correspond au bilan positif de la mer Noire. La comparaison entre l'apport de la mer Noire vers la mer Méditerranée et l'apport fluvial dans la mer Méditerranée (210 km3/an contre 477 km3/an, ou 4 fois l'apport du Rhône) démontre l'importance des échanges d'eau entre ces deux mers et justifie l'extension du programme MED-HYCOS à la mer Noire, sans même mentionner les problèmes de transfert de pollution.
 

(c) Besoins et ressources en eau
 

16. L’eau fait l’objet d’une demande considérable : les ressources en eau douce disponibles sont souvent isolées, fragiles et pauvrement réparties dans la région méditerranéenne. Cette situation est source de conflits et rend difficile la protection de l'environnement. La population totale actuelle des pays entourant la Méditerranée est d'environ 360 millions d'habitants, parmi lesquels 193 millions vivent en permanence dans la zone drainée vers la mer Méditerranée et 133 millions sur la ceinture côtière (46 000 km de côtes). La distribution de la population côtière est fortement concentrée dans des centres urbains : 9 villes seulement regroupent près de 32 millions d'habitants (Le Caire 12, Istanbul 10, Athènes 3,5, Barcelone 3, Rome 2,8, Alexandrie 2,5, Alger 2,5, Naples 1,3 et Marseille 1).

17. La variabilité démographique du bassin est caractérisée par une migration touristique saisonnière : plus de 100 millions de personnes y affluent chaque année, principalement pendant la saison sèche. Les effluents urbains déversés dans la Méditerranée sont aujourd’hui estimés à 2 500 millions de m3/an dont 1 500 millions de m3 sont imputables aux activités touristiques.

18. L'agriculture dans les pays méditerranéens nécessite souvent un apport en eau destiné à l'irrigation. Plus de 16 millions d'hectares sont actuellement irrigués, et cette superficie augmente au rythme de 200 000 hectares par an. La consommation totale en eau destiné à l'agriculture est d'environ 160 km3 par an, alors que la consommation urbaine est inférieure à 10 km3. L'utilisation de techniques d'irrigation appropriées permettrait d’économiser jusqu'à 30 % de la consommation en eau. Le tableau 4 montre, pour la plupart des pays de la région, l'utilisation de l'eau rapportée aux ressources en eau recyclable.

19. La population des 16 pays du pourtour de la mer Noire est d'environ 162 millions, avec une densité de 74 h/km², pour 42 h/km² dans le bassin méditerranéen. Les activités agricoles et industrielles sont nettement plus intenses dans le bassin de la mer Noire que dans le bassin méditerranéen. Le tourisme y est assez développé. L'activité maritime est importante, reliant l'Europe centrale, la Russie du nord, la mer Caspienne et la mer Méditerranée en passant par la mer Noire.

20. L'amélioration du niveau de vie des habitants du bassin méditerranéen dépend d'une alimentation suffisante en eau potable de bonne qualité (agriculture, industrie et tourisme). En été, les faibles précipitations amenuisent les ressources en eau, alors que la demande pour l'agriculture et le tourisme monte en flèche. Pendant la même période, la raréfaction ou l'absence de ruissellement amplifie l'impact du déversement d'eau usées et de polluants variés sur la qualité des eaux de surface. Pour assurer l'approvisionnement en eau des grands centres urbains de la côte et des plaines irriguées, on est tentés d'aller puiser dans les ressources des bassins en amont. Dans ce cas, les eaux usées sont le plus souvent rejetées dans la mer et ne sont pas recyclées. On a quelquefois recours à des transferts interbassins (Espagne, Israël et Libye). Le tableau 4 montre les ressources en eau et leur évolution probables. On peut distinguer trois grandes catégories :
Les pays disposant de potentiels considérables mais sous-utilisés : pays du nord ou de l'est du bassin qui présentent un relief montagneux marqué (France, Italie, Grèce, Ex-Yougoslavie, Albanie, Bulgarie, Turquie et Liban) ;
Les pays disposant de potentiels en eau élevés mais fragiles : pays de l'ouest du bassin (Espagne, Maroc, Syrie et l'île de Chypre). Les ressources y sont relativement importantes, mais leur gestion est difficile ;
Les pays disposant d’un faible potentiel : pays du sud et de l'est du bassin (Malte, Algérie, Tunisie, Libye, Égypte, Israël, Jordanie). La demande peut tout juste être satisfaite, en faisant appel à des ressources non conventionnelles telles que les aquifères fossiles (Tunisie et Libye), la désalinisation de l'eau de mer (Malte, Tunisie) ou le recyclage des eaux usées (Égypte et Israël).
21. Dans la région de la mer Noire, le problème réside dans la détérioration de la qualité de l'eau et non dans les ressources en eau disponibles (1 758 m3 par habitant par an). La pollution provenant de la mer Noire affecte considérablement la qualité de l'eau dans la partie est de la mer Méditerranée (mer Égée). Dans la région de la mer Noire, on considère que les eaux reçoivent chaque année 20 tonnes/km3 de polluants, pour 3,8 tonnes/km3 en mer Méditerranée. Il faut noter que ces polluants restent dans la partie supérieure de l'eau pendant une longue période (40 à 140 ans). Le tableau 5 présente l’origine de la pollution.
 

A2 - POLITIQUE DES PAYS DE LA MER MEDITERRANEE ET DE LA MER NOIRE.
 

22. Dans le cadre du Plan Bleu, le Programme sur l'Environnement des Nations Unies (PENU) a fait une projection du développement du bassin méditerranéen pour l'année 2025, en faisant appel à différents scénarios de croissance. Dans tous les cas de figure, le déséquilibre entre le nord, le sud et l'est du bassin méditerranéen s'accroît de façon dramatique en ce qui concerne les ressources en eau. Les pouvoirs publics sont conscients de la pression qu’exercent sur les ressources en eau limitées des utilisations multiples et incompatibles. Les stratégies d’ensemble se sont inspirées du Plan Bleu, au cours duquel on a pu quantifier la pression exercée sur les ressources limitées en faisant appel à des indices globaux :
L’indice d’utilisation" (ou indice de prélèvement) est le rapport entre l'ensemble des prélèvements en eau et la totalité des ressources naturelles, y compris les apports externes. Un indice d'utilisation dépassant 20 % est déjà un indicateur de forte demande. Il est nécessaire et urgent d’imposer une gestion rigoureuse quand cet indice dépasse 50 %. Dans les pays du bassin méditerranéen, cet indice varie de 2 % en Yougoslavie à plus de 100 % en Israël et en Libye. Dans plus de la moitié des pays, cet indice est supérieur à 20 % et dépasse 50 % dans 6 pays (voir tableau 4).
L’indice de consommation" est le rapport entre la quantité d’eau consommée quel qu'en soit l'usage (mais non retournée à la terre) et la totalité des ressources naturelles. Un indice de consommation élevé est l'indicateur d’une pénurie cyclique probable. Il indique la nécessité de gérer de la demande et de puiser dans les ressources non conventionnelles. Il est supérieur à 20 % dans 7 pays du bassin méditerranéen.
23. Les pouvoirs publics ont pris conscience de fait que la croissance de la demande en eau est principalement corrélée à la démographie et qu'elle n’est pas limitée par la baisse des ressources. Même si les efforts de " recyclages " s’intensifient, le scénario " intermédiaire " montre qu'il faudra affronter des situations critiques vers 2025.

24. Les pouvoirs publics sont également conscients des problèmes et des tensions présentes et à venir générés par la pénurie d’eau douce. Le seuil normalement acceptable est de 2 000 m3/an/habitant, en dessous duquel ces situations critiques apparaissent. On atteint une situation de pénurie absolue en dessous de 1 000 m3/an/habitant. Cependant, plusieurs pays dans la partie sud ont déjà atteint ce seuil, c’est le cas de Malte, de la Libye, d’Israël, de la Jordanie, de la Tunisie et de l’Algérie. Ils seront rejoints en 2010 par Chypre, l’Egypte et le Maroc, alors que le Liban et la Syrie enregistreront à cette date moins de 1 500m3/an/habitant.

25. Bien qu’on manque d’informations sur les pays venant d’accéder à l’indépendance (NIS) dans le bassin de la mer Noire, il semble que l’indice d’utilisation décrit ci-dessus y soit faible (inférieur à 15 %). Les pouvoirs publics ont admis que les problèmes de pollution de l’environnement sont graves et constituent un facteur limitant à la disponibilité en eau de bonne qualité.
 

A3 - ASSISTANCE ANTÉRIEURE OU EN COURS
 

26. Hormis le Plan Bleu et les projets nationaux, de nombreuses initiatives sub-régionales ont pu émerger dans un climat de négociations visant à partager des ressources en eau limitées. Nombre de projets nationaux et régionaux afférants directement ou indirectement à l’eau ont été ou sont actuellement financés par l’Aide Mondiale pour l’Environnement (GEF) (voir tableau 6).

27. MED-HYCOS est le premier projet ayant pour objectif l’aide en partenariat à l’amélioration de l’évaluation et de la gestion des ressources en eau dans les pays de la région méditerranéenne.
 

A4 - CADRE INSTITUTIONNEL RÉGIONAL
 

28. Les cadres institutionnels concernant les ressources en eau sont semblables dans tous les pays concernés, à quelques différences près. Ce cadre est généralement constitué d'un Service Hydrologique (quelquefois plusieurs : deux ou trois, suivant les besoins), chargé de l’étude et de l’évaluation des ressources en eau. Ce ou ces services dépendent d’un ministère qui peut être le ministère de l’Agriculture, de l’Eau ou de l’Environnement, parfois à l’intérieur d’un institut national d’hydrométéorologie. Les hydrologues ont souvent des contacts avec leurs collègues des pays voisins, ou participent à des projets régionaux comme le Plan Bleu ou le projet GEF (sur les problèmes du bassin du Danube), ou à des programmes de l‘OMM. Cependant, ces contacts ne sont probablement pas assez développés à l’échelon régional, et l’un des objectifs de MED-HYCOS est d’améliorer cette situation.
 


B. JUSTIFICATION DU PROJET
 

B1 -  PROBLÈMES À ABORDER : LA SITUATION ACTUELLE

(a) Une meilleure estimation des ressources en eau " utilisable "
 

29. Les caractéristiques climatiques et géographiques du bassin méditerranéen sont à l'origine de caractéristiques de ruissellement spécifiques : courtes crues éclair, basses eaux extrêmes, forte variabilité interannuelle, forte érosion des sols qui réduit la capacité des réservoirs par la sédimentation, etc. Le bassin de la mer Noire, lui, est confronté à de graves problèmes de pollution. Pour être en mesure de caractériser la variabilité spatio-temporelle des paramètres hydrologiques et connexes, il est nécessaire, ici plus que partout ailleurs, d'évaluer quantitativement et qualitativement les ressources, et d'acquérir une bonne connaissance :
des phénomènes hydrométéorologiques;
des processus hydrodynamiques de la répartition de l’eau dans toutes les facettes du cycle de l’eau ;
des séries chronologiques de certains types d’informations en plusieurs sites.
30. Au cours des dernières années, des efforts significatifs ont déjà été accomplis dans des pays comme l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. En conséquence, l'estimation des ressources en eau est plus précise, et contribue ainsi de manière significative à la planification du développement économique. Il sera nécessaire de réduire dans l’avenir les niveaux d’incertitude, en se référant à de longues séries chronologiques de données de plus en plus représentatives. Il sera particulièrement important de mettre en évidence la partie des ressources en eau immédiatement disponible. C'est cette fraction utilisable des ressources qui est la clé du succès d’une politique générale de développement dans beaucoup de pays susceptibles d'être concernés par le programme MED-HYCOS.
 

(b) Risques climatiques
 

31. Les estimations et projections concernant la gestion des ressources en eau ont jusqu'à ce jour reposé sur l’hypothèse d’un climat stable. Selon les plus récentes évaluations établies par le Comité Intergouvernemental sur les Changements Climatiques (CICC, IPCC), il a été prouvé que les modifications sont dues à l’activité humaine (émission de CO2, de méthane et d'autres gaz à effet de serre). Ces modifications affecteraient particulièrement les variables climatiques qui conditionnent le cycle de l’eau (précipitations, température et évaporation). La région méditerranéenne, située à la frontière nord du Sahara, est extrêmement sensible aux changements climatiques. L'utilisation de l’eau y est telle qu’elle ne pourra se poursuivre ainsi et le manque d’eau pourrait bientôt sérieusement limiter la croissance économique de cette région. Même un changement mineur du climat peut gravement mettre en danger l’écosystème fragile, avec des répercussions sur les populations et sur l’économie. Par conséquent il est nécessaire de mettre en place une politique efficace et prévisionnelle de la gestion de l'eau avant qu’une pénurie dramatique ne survienne. Quelques mesures à long terme sont :
la reforestation (la déforestation est souvent corrélée à un accroissement de la fréquence et de l’intensité des crues) et le contrôle de l’érosion ;
le contrôle de l'occupation des sols sur les bassins ;
l’amélioration du choix des sites et de la conception des réservoirs, des schémas d’irrigation et des usines hydro-électriques ;
la régulation des crues ,
le stockage souterrain des eaux de crues ;
et la régulation du débit des sources, qui sont fortement vulnérables à la sécheresse et la variabilité des précipitations. Le débit de la source du Fijch, principal apport d’eau de Damas, peut varier par exemple de 1,5 à 28 m3s-1.
32. Dans le bassin de la mer Noire ces changements climatiques futurs pourraient induire d’importantes variations dans les apports avec de sérieux risques de modification du fragile équilibre méromictique de cette étendue d’eau.

33. Les ravages dus aux aléas du climat (tempêtes et gros orages, crues, tempêtes de sable et sécheresse) semblent augmenter chaque année. Le développement intensif de la région, en réponse à la croissance rapide de la population, est apparemment la raison principale de l'importance des dommages occasionnés. En effet, plus de personnes et de bâtiments y sont exposés. L’implication des changements climatiques mondiaux est encore controversée, mais elle doit être prise en considération. Tous les pouvoirs publics sont déterminés à renforcer leurs moyens pour protéger les terres, les biens et les vies humaines de tels risques. La situation varie d’un pays à l’autre : on rencontre des systèmes hautement sophistiqués de prévision de crues en Italie et en France, alors que ces techniques émergent à peine en Algérie et au Maroc.

34. Compte tenu de la situation actuelle et de son évolution probable, les autorités responsables de la gestion des ressources en eau ont besoin :
d’informations sur l’état des ressources, avec une couverture plus dense et en temps réel;
des prévisions de l’évolution à court, moyen et long terme pour faciliter les prises de décision.
Pour répondre à ces besoins, il est urgent de disposer d’observations continues, précises et fiables des variables climatiques et hydrologiques.

35. De nombreux bassins d’eau de surface et souterraine communs à plusieurs pays requièrent une coopération régionale pour l’adaptation et l’intégration des systèmes d’information hydrologiques. Une diffusion plus large de l’information et une l’utilisation accrue de modèles de simulations de bassins de drainage et des modèles de gestion sont nécessaires.

36. Il est également nécessaire de disposer de données régionales pour élaborer des modèles mondiaux qui permettront une amélioration de la prévision météorologique à court et moyen terme, et pour évaluer à long terme l’impact de la modification d'un paramètre physique (déforestation, mise en culture de nouvelles terres, construction d’ouvrages à grande échelle, etc.) sur la dynamique du cycle de l’eau et sur le climat.

37. Pour aborder ces types de problèmes dans un environnement climatique vulnérable, instable et difficile, une coopération régionale entre les pays des pourtours de la Méditerranée et la mer Noire est nécessaire. Elle doit permettre d’assurer une approche cohérente des mesures, de leur transmission et de leur traitement, les échanges de techniques et de méthodes, la formation des agents et le transfert de la technologie déjà disponible dans la région.
 

B2 - BUT À ATTEINDRE
 

38. Les résultats vont profiter en premier lieu aux services nationaux et aux divers utilisateurs de données hydrologiques, tels que les planificateurs en hydrologie, les preneurs de décisions ainsi qu’aux scientifiques travaillant sur des thèmes liés aux modifications de l’environnement. Les communautés profiteront d'une amélioration de l'aide au développement en terme de gestion des ressources en eau. Les pays partenaires pourront avoir accès à une base de données transparente, ce qui leur permettra d’inscrire leurs objectifs de planification de ressources en eau dans un contexte et dans une politique de l'environnement régionaux. De plus, le programme MED-HYCOS permettra d’améliorer la fiabilité des données en hydrologie et et dans les domaines voisins. Ce processus permettra aux responsables des services nationaux (généralement les Services Hydrologiques) de surveiller et d'évaluer les ressources en eau dans la région, de relever le défi de manière durable.

39. Le projet fournira un éventail de moyens aux responsables d’organisations politiques et socio-économiques régionales afin de mettre en place un développement intégré des ressources en eau de la région, une planification et une mise en oeuvre des projets de développement régionaux sur les ressources en eau et enfin de jeter les bases d’un partage équitable des eaux des rivières internationales et des transferts d’eau inter-bassins.

En résumé, les débouchés de ce programme devraient être les suivants :
l’amorce d’un dynamique destinée à améliorer les Services Hydrologiques nationaux ;
la mise à disposition de données réactualisées et transmises en temps réel pour la surveillance et la prise de décisions ;
des bases de données de meilleure qualité, destinés aux activités de développement hydrologique à l’échelon national, régional et international ;
une gestion intégrée des ressources en eau et des solutions pour combattre la désertification et la sécheresse ;
une meilleure coopération dans les bassins de rivières internationaux ;
la formation des ressources humaines aux nouvelles technologies en informatique et transmission de données par satellite.

B3 - LES BENEFICIAIRES DIRECTS DE MED-HYCOS
 

40. Au niveau régional : les autorités des bassins régionaux disposeront d'un système d’acquisition direct de données très importantes pour la gestion quotidienne et le partage des ressources en eau des rivières internationales. Sans ces information, il leur sera difficile d’exercer efficacement leur mandat, qui est d’entreprendre, de gérer et de planifier efficacement le développement des ressources en eau et de protéger rationnellement les eaux contre la pollution.

41. Au niveau national : les services nationaux responsables de l’étude et de l’évaluation des ressources en eau, seront capables non seulement de réhabiliter/améliorer leur capacité à mener leurs activités courantes, mais aussi d’envoyer, recevoir et échanger aisément données et informations avec d’autres pays. Ces facilités sont indispensables au processus de prise de décision et de gestion des ressources en eau des rivières nationales et internationales. Les Systèmes de Prévisions des Crues (SPC, FFS) et la précision des prévisions météorologiques seront améliorés grâce aux données reçues en temps réel.

42. Au niveau local : les problèmes liés à l’eau sont parmi les plus importants que doivent affronter les populations locales des régions de la Méditerranée et de la mer Noire. Les activités aux niveaux national et régional sont ciblées de façon à permettre une meilleure gestion des ressources en eau au niveau des populations locales pour:
l’approvisionnement en eau potable de bonne qualité ;
l’usage agricole (prévision des besoins des plantes, possibilité d’irrigation, collecte des eaux de pluie, eau pour le bétail, protection contre l’érosion et la sédimentation) ;
une meilleure protection contre les risques naturels liés à l’eau (santé, crues, sécheresses et pénurie d’eau) ;
une meilleure protection de l’eau de mer contre la pollution et par conséquent, la protection des activités de pêche.

B4 - STRATEGIE DU PROJET ET ACCORDS INSTITUTIONNELS
 

(a) Stratégie
 

43. Lors de leur réunion internationale, tenue à Genève en juin 1994, les représentants des pays du pourtour Méditerranée se sont mis d’accord pour qu’un Programme d’Observation du Cycle Hydrologique (MED-HYCOS) soit mis en place le plus tôt que possible. La Banque Mondiale a proposé de financer la mise en place du programme MED-HYCOS, avec l’espoir que d’autres bailleurs de fonds viendraient soutenir ce programme, en espèces et/ou en nature.

44. Suite à cette réunion, l’OMM a mené une enquête sur ce projet et a fait circuler un questionnaire auprès des pays riverains de la Méditerranée et d’agences internationales impliquées dans la région. Dans le cadre de cette enquête, l’OMM a également effectué des missions dans certains de ces pays. Le questionnaire abordait entre autres les points suivants : objectifs du projet, acquisition de données, banque de données régionale, échange d’informations, installation et création de centres régionaux et sub-régionaux et, enfin, cadre institutionnel du projet.

45. L'OMM s'est inspiré de cette enquête pour rédiger un document destiné à servir de base à une discussion. Ce document, ainsi qu’un rapport documentaire provisoire furent étudiés par une deuxième assemblée organisée conjointement par l’OMM et la Banque Mondiale en mai 1995, à Montpellier (France). Des représentants de vingt pays des bassins de la mer Méditerranée et la mer Noire ainsi que des représentants de la FAO, de l’UNEP et des organisations non gouvernementales y ont pris part.

46.L’assemblée désigna des rapporteurs et co-rapporteurs pour chacun des sept points du Projet Provisoire d'Installation: (i) choix des stations, spécifications techniques et équipement, (ii) systèmes d’échange et de diffusion des données, (iii) base de données régionale, (iv) transfert de technologies et formation, (v) création d’un Centre Régional Pilote (CRP, PRC), (vi) aspects institutionnels, création d’un Groupe de Coordination Régional (GCR, RCG) et aspects financiers.

47. Cette assemblée approuva le Plan d'Installation et le calendrier, et créa un Centre Régional Pilote MED-HYCOS (CRP, PRC) pour assurer en particulier la coordination de la mise en place du programme et de servir de point nodal du réseau régional pour tous les pays participants. Lors de la même assemblée, une première équipe de coordination fut désignée, chargée de préparer la phase de démarrage des opérations et de participer à la définition des objectifs du CRP. La participation des pays à cette équipe de coordination est basée sur leurs contributions spécifiques, dans des domaines où leurs connaissances, leurs l’expériences et leurs compétences sont reconnues. Cette équipe est composée :

(i) des représentants des pays suivants :

Bulgarie, France, Italie, Malte, Roumanie, Espagne et Tunisie ;

(ii) des représentants des organisations :

OMM, FRIEND-AMHY et MEDIAS France.

(iii) de l'organisation accueillant le Centre Régional Pilote : l'ORSTOM

48. Il a été décidé de créer un Groupe de Coopération Régional (GCR, RCG), composé de représentants officiellement désignés par les pays partenaires, les organisations régionales concernées, les bailleurs de fonds, ainsi que la Banque Mondiale et l’OMM. Le Groupe aura la responsabilité de définir des stratégies, de faire des choix techniques et de mettre en œuvre le programme. Dans chaque pays partenaire, les organismes responsables de la gestion et de l’évaluation des ressources en eau seront responsables de l'exploitation et de la maintenance des stations installées, dans un cadre régional.

49. Le CRP et éventuellement d’autres structures (Centres Sub-Régionaux) qui pourraient être mises en place si le besoin s’en fait sentir au cours de l’implantation du projet, seront responsables, en collaboration avec les agences nationales des pays partenaires, de l’application de la politique adoptée par le GCR.

50. Le programme MED-HYCOS, et en particulier son programme régional d’observation, sera coordonné à d’autres programmes régionaux et mondiaux, en particulier au Programme Mondial d’Observation du Cycle Hydrologique (WHYCOS). Cette coordination nécessite l’application et le respect des normes et des standards internationalement admis, institués par les pays membres de l’Organisation Mondiale de la Météorologie. Ces normes concernent les opérations de mesure, d'acquisition, de traitement et de diffusion de données hydrologiques, météorologiques et d’informations s'y afférant (par exemple le Programme Mondial de Télécommunication de l’OMM, GTS). L’OMM a donc été sollicité pour être Le maître d’oeuvre de ce projet. L’OMM, en collaboration avec le CRP mettra en œuvre et veillera à la conformité des techniques et des procédures aux standards en vigueur.

51. La politique du programme MED-HYCOS est de mettre en place un Centre Régional doté d’une structure ouverte, qui coordonnera et facilitera progressivement l’exploitation d’un réseau géré par l'ensemble des pays partenaires. On fera appel à une technologie innovante pour favoriser l’information et l’échange des données au sein de la région, celle-ci sera à la fois un moyen et une incitation à redynamiser les services nationaux et régionaux concernés. Ils pourront par conséquent combler leurs déficiences et fournir les données utiles aux investissements pour le développement au niveaux national et régional. Afin de pérenniser les financements offerts par les organismes chargés de la gestion de l’eau, l’investissement dans la rehabilitation et le fonctionnement des réseaux sera piloté par la demande, et basé sur les besoins présents et futurs des utilisateurs.

52. Les emplacements des stations clé, choisies principalement parmi celles déjà en place, seront identifiés conjointement par le PRC et l’OMM, en accord avec les pays participants. Où cela sera nécessaire, la totalité de l’équipement sera fournie. Les stations déjà installées pourront avoir besoin d’être mises à niveau afin de répondre aux standards MED-HYCOS, particulièrement pour mesurer un ensemble réduit de variables sur lesquelles les pays participants se sont mis d’accord. Les données seront mesurées et enregistrées automatiquement dans la mesure du possible. Les données recueillies seront transmises par le biais de Centrales d’acquisition de données (DCPs) en utilisant les Système d’Acquisition (DCs) du satellite géostationnaire de météorologie MÉTÉOSAT, partie prenante des programmes de l’OMM. L’utilisation du système d’acquisition MÉTÉOSAT permettra à chaque pays ou territoire participant et au Centre Régional de recevoir, " en temps réel ou quasi réel ", les données collectées par les Centrales d’acquisition du réseau d’observation, ceci via les Stations de Réception de Données MÉTÉOSAT (MDRs) basées au sol et/ou par le Système Mondial de Télécommunication (GTS) exploité par l’OMM. Ces techniques, reposant sur des capteurs " intelligents " et sur la transmission de données par le satellite, ont évité beaucoup des problèmes rencontrés aujourd’hui dans la collecte de données, en minimisant les erreurs humaines et les coûts d’exploitation et de maintenance.
 

(b) Mise en place et calendrier :
 

53. Pour réduire les problèmes de gestion, une approche progressive sera adoptée. Pendant la première étape de deux ans (jusqu’en juin 1996), il est prévu qu’environ 150 centrales d’acquisition dans 28 pays participants seront identifiées et 20 d’entre elles seront équipées dans le bassin de la mer Méditerranée. L’approche se déroulera sur trois ans :
Création d’un système efficace de coordination de l‘exploitation et de la maintenance des réseaux, situé au centre agréé CRP de Montpellier, France.
Mise en place d’une base de données régionales alimentée par des données historiques, des données collectées en temps réel par le programme MED-HYCOS, et des données collectées par le réseau conventionnel et transmises en accord avec le calendrier et le protocole de transmissions définis par les pays membres du projet et le Centre Régional.
Mise en place d’un réseau informatique régional (réseau électronique) susceptible d’interconnecter les bases de données nationales et les systèmes d’information avec la banque de données régionale MED-HYCOS et d’autres systèmes régionaux et mondiaux.
54. Les pays participant ont accepté que la phase de mise en route soit assurée par un Centre Régional Pilote (CRP) fonctionnant sous les auspices de l’OMM. Pour des raisons évidentes d’économie de moyens et de calendrier, le CRP a été installé dans un établissement de la région déjà existant (le Centre ORSTOM de Montpellier, France) qui possède les moyens humains et techniques compatibles avec les objectifs du projet. Plus tard, les pays participant s’entendront sur les structures opérationnelles nécessaires (régional, sub-régional, centres, etc.) et sur la localisation de ces structures.

55. Le rôle principal du CRP sera la liaison, la coordination et l’impulsion des activités d’installation du projet. On attend du CRP qu’il soit le point focal d’un réseau régional regroupant tous les pays participants. Par conséquent, en association avec tous partenaires du programme, le CRP devra :
assister le RCG dans la conduite stratégique, technique et opérationnelle du projet;
assister les organismes nationaux dans leurs missions techniques et leurs activités de formation;
organiser régulièrement des réunions rassemblant des hydrologues et des spécialistes des ressources en eau afin d’améliorer leur collaboration.
56. L’OMM fournira une aide technique et scientifique au CRP et supervisera la mise en place du projet. L’OMM facilitera l’accès au système de réception MÉTÉOSAT et aux segments existants du GTS pour la transmission, l’échange et la diffusion des données.
 

B5 - JUSTIFICATIONS DES AIDES EXTERIEURES
 

57. Des possibilités de financement existent dans beaucoup des pays participants. Toutefois, ces ressources sont insuffisantes. Une aide exterieure est nécessaire pour compléter les possibilités existantes.
 

B6 - CONSIDÉRATIONS SPÉCIALES
 

58. Comme indiqué dans l’introduction, l’Agenda 21 (UNCED, 1992) dans son chapitre 18 sur l’eau douce et le rapport de la Conférence Internationale sur l’Eau et l’Environnement (ICWE, 1992) reconnaissent que la connaissance du cycle de l’eau (quantité et qualité) est le point de départ d’une gestion efficace de l’eau. Divers autres documents soulignent les besoins en systèmes intégrés d’observation et d’information. La Conférence Méditerranéenne de Barcelone (Novembre 1995) a aussi identifié la gestion de l’eau comme un problème crucial, nécessitant une action d’envergure.

59. Les données sur les débits des grands fleuves mondiaux sont collectées au Centre Mondial de Données de Ruissellement (GRDC) qui a été mis en place à Coblence, Allemagne, sous les auspices de l’OMM. De même, il existe un Centre d’Observation de l’Eau et de la Qualité de l’eau à l’UNEP GEMS, géré par le Centre Canadien pour les Eaux Continentales à Burlington, Canada. Toutefois, aucun de ces deux centres n’offre une couverture mondiale adéquate, tant pour le nombre de pays concernés que pour les durées d’enregistrements. Les données ne sont pas envoyées régulièrement par les pays et sont de qualité inégale. Pour cette raison, l’OMM, en association avec la Banque Mondiale et d’autres agences des Nations Unies, entreprirent la mise en place d’un Programme d’Observation Mondial du Cycle Hydrologique (WHYCOS), s'appuyant sur un réseau mondial de stations de référence reliées par une transmission des données par satellite, afin de constituer une banque de données de qualité sur les débits des cours d’eau, la qualité de l’eau et diverses variables climatiques. MED-HYCOS constitue une composante régionale de WHYCOS.
 

B7 - MODALITES DE LA COORDINATION
 

60. Le Groupe de Coopération Régional (RCG) épaulé par le Centre Régional Pilote (CRP) mettra en place le programme. L’organisme régional organisera d’autres structures (centres sub-régionaux) qui seront chargées d’activités spécifiques, si nécessaire. L’OMM fournira le support technique et scientifique au CRP ainsi qu’aux pays participants et supervisera l’installation du projet.
 

C. OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT
 
 

61. L’objectif de ce projet Banque Mondiale-OMM est la création, dans les pays participants des régions de la Mer Méditerranée et de la mer Noire, d’un Programme d’Observation du Cycle Hydrologique Méditerranéen (MED-HYCOS). Ce système comprendra des centrales automatiques d’acquisition de données dans les pays de toute la sous-région, ainsi qu’un système de transmission de données par satellite aux stations de réception. On attend de cette initiative : (i) une modernisation de l’observation hydrométéorologiquedans la région, (ii) la mise en commun des compétences en traitement de données en comparaison avec la transmission satellitaire, (iii) une meilleure compréhension des phénomènes hydrométéorologiques et des évolutions de l’environnement, et (iv) le libre échange de données sur l’environnement, ce qui est une pratique ancienne à l’OMM dans cadre du Programme Mondial de Surveillance du Temps. En termes de développement et d’économie, ce projet fournira une base solide destinée à l’observation, l’évaluation et la gestion des ressources en eau, aux niveaux national et régional et il contribuera à la connaissance des processus hydrologiques et de leur interaction avec le climat et l’environnement.
 

D. OBJECTIFS IMMÉDIATS, DÉBOUCHÉS ET ACTIVITÉS
 

62. LE PREMIER OBJECTIF IMMEDIAT est de mettre en place un réseau de stations clés, équipées de centrales d’acquisition de données multicapteurs destinées à l’acquisition et à la transmission de plusieurs variables liées à l’étude des ressources en eau.

Ces centrales transmettront les données au stations de réception de données de MÉTÉOSAT, qui seront installées au Centre Régional Pilote et dans les centres nationaux et sub-régionaux si nécessaire.
 
 
 
DÉBOUCHÉS
ACTIVITÉS
1.1 Centrales d'acquisition dans les pays partenaires, une station de réception de données MÉTÉOSAT au Centre Régional Pilote et, si nécessaire et possible, dans les pays partenaires et les centres sub-régionaux 1.1.1 Dresser une liste des stations obéissant aux critères acceptés par les agences nationales compétentes, et obtenir l'accord sur les procédures à suivre pour réhabiliter ou mettre à niveau les stations suivant les standards du programme MED-HYCOS. L'objectif est d'installer au moins 150 centrales d'acquisition.

1.1.2 Préparer les accords nationaux et régionaux encadrant la mise en place du programme MED-HYCOS, y compris les protocoles de fonctionnement et de maintenance des stations selectionnées.

1.1.3 Préparer les spécifications nécessaires à la fourniture, l'installation et les commandes du système télémétrique, y compris la formation nécessaire aux niveaux national et régional, pour les équipes partenaires.

1.1.4 Fournir et installer le matériel

1.1.5 Organiser et mettre en œuvre le suivi quotidien du fonctionnement et de la maintenance du système télémétrique

1.2 Personnel qualifié 1.2.1 Mettre en place un programme de formation sur le fonctionnement et la maintenance des différents éléments des appareils d'acquisition et de transmission des données, aux niveaux national et régional.

63. LE DEUXIEME OBJECTIF IMMEDIAT concerne le développement et le fonctionnement de la base de données hydrologiques au sein du Centre Régional Pilote.

La base de données sera alimentée de deux manières :

(a) en temps réel, via le réseau des stations hydrologiques clés installées dans le cadre du projet;

(b) à intervalles de temps réguliers, par les services nationaux, à partir de leurs réseaux respectifs.

La base de données devra répondre aux objectifs suivants :
le contrôle du fonctionnement et de la gestion des stations clés au sein des réseaux régionaux,
la diffusion des données aux utilisateurs directs et indirects aux niveaux national, régional et mondial
la préparation des bilans destinés à l'observation régionale des ressources hydrologiques.
 
 
DÉBOUCHÉS
ACTIVITÉS
2.1 Installation, mise en route et fonctionnement de la banque de données régionales 2.1.1 Analyser les bases de données existantes, comme celles du Plan Bleu et du programme FRIEND-AMHY.

2.1.2 Définir le contenu et la structure de la base de données

2.1.3 Identifier les besoins en matériel informatique et en logiciels supplémentaires, en prenant en compte les systèmes existants dans la région.

2.1.4 Fournir et installer le matériel.

2.1.5 Préparer les procédures pour l'exploitation et la maintenance quotidiennes de la base de données régionale

2.2 Protocole d'échange de données et d'informations 2.2.1Analyser les systèmes existants dans la région en matière d'échange d'informations et préparer des protocoles d'échange et de diffusion des données.
2.3 Personnel qualifié 2.3.1 Organiser des sessions de formation pour les administrateurs des bases de données nationales, régionales et, si nécessaire, sub-régionales.

64. LE TROISIEME OBJECTIF IMMEDIAT consiste à mettre en place un réseau régional d'ordinateurs pour une gestion régionale des ressources en eau.

La mise en réseau du Centre Régional Pilote de MED-HYCOS avec d’une part les services hydrologiques et météorologiques nationaux et d'autre part les divers réseaux d'information existants et les bases de données nationales, régionales et mondiales, fournira à la région un moyen de diffusion et de communication des informations rapide et simple dans le domaine des ressources en eau. Cette mise en réseau constitue un préalable à tout système régional d'observation efficace et rentable. Un site W3 sur Internet sera ouvert pour permettre à un large public un libre accès à tous types d'information et de données.
 
 
 
DÉBOUCHÉS
ACTIVITÉS
3.1 Réseau informatique régional 3.1.1 Identifier les bases de données nationales et régionales à connecter à la base de données régionale. Décrire leur état actuel, l'équipement disponible et les moyens de télécommunication locaux.

3.1.2 Décrire la structure et les fonctions de base du système et identifier le matériel à installer aux niveau régional et national.

3.1.3 Ouvrir un site sur Internet

3.1.4 Fournir et installer le matériel

3.1.5Négocier les dispositions d'échange de l'information

3.1.6 Mettre en route le système

 

3.2 Personnel qualifié aux niveaux national et régional 3.2.1 Mettre en place des programmes de formation à l'utilisation et à la maintenance du système.

65. LE QUATRIEME OBJECTIF IMMEDIAT est d'améliorer les réseaux et les services hydrologiques nationaux par la fourniture de nouveaux équipements et le développement des programmes de formation correspondants.
 
 
 
DÉBOUCHÉS
ACTIVITÉS
4.1 Stations hydrologiques réhabilitées ou remises à niveau NOTE : les actions concernant l'installation des centrales d'acquisition de données sont décrites sous l'intitulé Objectif immédiat numéro 1

4.1.1 Après avis des services nationaux, fournir le matériel supplémentaire pour réhabiliter ou optimiser les stations choisies (y compris les mesures de qualité de l'eau).

4.1.2Assurer l'installation, le bon fonctionnement et la maintenance du matériel par les services nationaux

4.2 Mise en réseau des bases de données nationales nouvelles ou optimisées 4.2.1 Fournir le matériel informatique et les logiciels afin d’améliorer les bases de données nationales et les mettre en réseau avec d'autres bases de données concernant des domaines voisins.
4.3 Centres sub-régionaux 4.3.1 Fournir matériel et logiciels pour améliorer ou créer des centres sub-régionaux chargés de missions spécifiques comme la modélisation hydrologique ou l’exploitation des données spatialisées (télédétection), et des données ponctuelles issues des centrales d'acquisition.
4.4 Formation des personnels 4.4.1 Organiser les sessions de formation destinées aux personnes chargées du fonctionnement et de la maintenance du réseau MED-HYCOS, de l'utilisation de la base nationale de données et du réseau informatique.

Le calendrier provisoire de mise en place du programme MED-HYCOS est présenté en annexe 1

E. APPORTS
 

E1 - APPORTS GOUVERNEMENTAUX
 

66. Les pays et territoires partenaires garantiront la fourniture aux services hydrologiques nationaux de moyens appropriés pour assurer la maintenance aux standards requis des stations intégrées dans le réseau MED-HYCOS. Dans chaque pays, les stations retenues dans le projet feront partie du réseau hydrologique national. Les services hydrologiques des pays partenaires seront entièrement responsables de l’exploitation (y compris des mesures de débit) et de la maintenance des structures installées dans le cadre du réseau régional. Le coût de maintenance annuel par station est estimé à 1 500 $ US (soit 220 000 $ US pour 150 stations), comprenant la fourniture des pièces détachées et une ou deux visites par du personnel d’appui technique responsable de la sous-région. Ce coût sera supporté par chaque pays partenaire.
 

(a) Pays partenaires
 

Les pouvoirs publics fourniront ou permettront :
la libre utilisation et le libre accès à la base nationale de données, aux stations hydrométriques et météorologiques nationales, etc., dans le cadre des actions décrites dans le Chapitre D ci-dessus;
la libre utilisation et le libre accès aux stations de réception MÉTÉOSAT qui devraient fonctionner dans chaque pays dès le début du programme;
les équipes qui participeront à l'installation et qui assureront l'exploitation et la maintenance de la partie nationale du programme MED-HYCOS, étant entendu que les sessions de formation seront organisées par le programme;
le personnel local qualifié destiné à être formé dans des domaines spécifiques et à devenir formateur;
les coûts d'exploitation et de maintenance des stations retenues pour le programme MED-HYCOS. Toutefois, pour pallier aux difficultés susceptibles de survenir dans certains pays (problèmes de transport, insuffisance ou absence de moyens appropriés pour les mesures de jaugeage) une aide financière pourra éventuellement être apportée par le programme sur des fonds extérieurs.

(b) Le Centre Régional Pilote (CRP)
 

67. Le pays accueillant le Centre Régional Pilote fournira : des bureaux et une part du mobilier du CRP, une équipe scientifique et technique et leurs salaires, une partie des coûts de fonctionnement tels que électricité, téléphone, eau, systèmes de sécurité et espace de bureaux. Les autres dépenses seront réparties entre le programme et les pays partenaires (voir tableau 8).
 

E2 - APPORTS EXTÉRIEURS
 

68. Le coût total du programme, englobant les activités d'expertise, le matériel (destiné aux centrales d'acquisition et de réception), l'exploitation et la maintenance, la formation et les frais divers s’élève à 14,8 millions de $ US (voir tableaux 7 et 8).

Gouvernements : 25,3 % espèces et nature

OMM : 16 % en nature

Banque Mondiale : 11,4 % en espèces

Autres : 47,3 % espèces et nature

69. La participation financière du Programme de Financement Exceptionnel de la Banque Mondial à MED-HYCOS s'élève à 500 000 US $ pour la première année et à 700 000 $ US pour la deuxième année. Pour la troisième année, un financement de 500 000 $ US supplémentaires est prévu, il sera accordé en fonction des disponibilités financières et soumis à l'accord de la Banque Mondiale.

70. Le matériel et les activités de fonctionnement et de maintenance s'élèvent à 9 624 000 $ US, les services d'expertise et autres dépenses (approvisionnements et imprévus) à 3 165 000 $ US et le Centre Régional Pilote à 2 052 000 $ US. La France financera à hauteur de 80,3 % les dépenses du CRP de 1995 à 1999, c'est à dire un montant 1 648 000 $ US. L'OMM participera au programme en déléguant du personnel et en permettant l'accès à la transmission de données via MÉTÉOSAT.

71. Les coûts de fonctionnement et de maintenance du réseau électronique du CRP, les sessions de formation y compris les frais de transport et les perdiem, l'aide aux partenaires pour l'installation et la maintenance du réseau et l'organisation, la coordination et l'organisation des réunions seront financés sur fonds externes.
 

F. RISQUES
 

F1 - DEFAILLANCES TECHNOLOGIQUES
 

72. Le programme MED-HYCOS s'appuie sur des techniques modernes d'acquisition de données, faisant appel à l'informatique et aux satellites. La plupart des composants ont été testés sur le terrain avec succès et ont fonctionné correctement pendant plusieurs années dans nombre de pays partenaires. Par conséquent, il est peu probable que le programme n'atteigne pas son objectif principal (fournir un système d'acquisition de données par satellite fiable et durable) pour des raisons techniques.
 

F2 - DÉFAILLANCES INSTITUTIONNELLES
 

73 Le programme MED-HYCOS repose sur une participation active des services hydrologiques nationaux, à l’aide des fonds provenant du programme. Cependant, le retrait ou la non-participation de quelques pays ne remettrait pas en cause le succès du programme MED-HYCOS dans son ensemble. Cela signifierait seulement que ces pays renonceraient aux retombées du programme MED-HYCOS, que leurs données ne seraient pas disponibles par le canal de MED-HYCOS, à moins qu'ils ne disposent déjà d'une solution alternative à leur départ du programme. La base de données du programme MED-HYCOS doit être accessible à tout chercheur ou tout projet de développement.de bonne foi. Cependant, il est possible que certains pays ne veuillent ou ne puissent pas communiquer leurs données hydrologiques à un pays tiers, en raison de leur législation. Il a été proposé que les pays ne puissent participer au programme MED-HYCOS que s'ils acceptent de rendre leurs données accessibles à un pays tiers ou d'autres pays du programme. Les conditions de cet accord seront préalablement discutées avec les responsables de MED-HYCOS concernés.

74 Bien que MED-HYCOS soit un programme régional utilisant une technologie très élaborée, son organisation et sa mise en place sont relativement simples. De plus, l'expérience des nombreux projets menés par l'OMM et d'autres organisations laisse penser que MED-HYCOS sera une réussite. Le manque de personnel qualifié peut quelquefois constituer un obstacle majeur à la bonne marche du programme. Ce n’est pas le cas du présent projet car l’OMM, comme d’autres organisations a mis l'accent sur la formation du personnel destiné à assurer la bonne marche des systèmes d'acquisition de données météorologiques et hydrologiques. A l'heure actuelle, certains des pays partenaires construisent, possèdent et exploitent des systèmes équivalents et réunissent toutes les compétences requises. De plus, le niveau de compétence requis pour exploiter les systèmes spécifiques au programme MED-HYCOS sera acquis grâce au programme de formation intégré au projet.

75. Un programme régional comme celui de MED-HYCOS comporte des risques d'origine naturelle, politique, sociale, financière, économique, etc.... Ces risques devraient être identifiés autant que possible. Cependant, le programme MED-HYCOS présente une grande souplesse qui devrait permettre de diminuer l’impact des risques énumérés ci-dessus. En réalité, ce programme a été mis en place car beaucoup de pays ont été incapables par le passé d'évincer ces risques de leur propres projets. Les principaux risques et leur probabilités respectives sont :
 
 
 
Risques
Probabilités
Manque de partenaires financiers locaux pour l'ensemble des installations Faible, car la plupart des installations sont déjà en place, et les pouvoirs publics assument financièrement une grande partie des coûts.
Manque de personnel qualifié Faible, car le programme prévoit des sessions de formations appropriées
Retards dans l'exécution du programme Possible, mais évitable si le calendrier des activités est correctement suivi.
Sous utilisation faible des débouchés du programme Les investisseurs et les développeurs attendent beaucoup des débouchés duprogramme. Ce projet est régi par la demande.
Incapacité des pays à désigner du personnel permanent pour mener le projet à l’échelle régionale Faible, car il existe déjà des initiatives régionales semblables pour les eaux internationales.

G. OBLIGATIONS ET CONDITIONS PREALABLES
 

76. Aucune condition préalable n'a été prévue. Les termes de références, acceptés par les 28 pays partenaires et la création du Groupe de Coopération Régional (GCR), définissent clairement les responsabilités de chacun et indiquent les obligations et les conditions préalables à observer pour atteindre les objectifs énoncés dans le chapitre E ci-dessus.
 


H. EVALUATION DU PROGRAMME ET RAPPORTS
 
 

77. Le programme sera régulièrement évalué en fonction de l'avancement des par le GCR qui se réunira deux fois par an. Le CRP (Centre Régional Pilote) devra collaborer avec l'OMM afin de rédiger et soumettre des rapports d'activités au Groupe de Coopération Régionale..
 

H1 - LES RAPPORTS
 

78. Les rapports suivants seront rédigés et soumis pendant la durée du programme :

79. Les rapports d'activité rédigés par le CRP et l'OMM seront soumis annuellement; et ils feront état des activités menées au cours des douze mois écoulés et mettront l’accent sur les actions en retard sur le calendrier. Ces retards devront être expliqués et des solutions devront être suggérées pour y remédier. Les rapports devront être concis et illustrés de graphiques.

80. Un exemplaire de chaque rapport devra être fourni par l'OMM à chaque membre de l'Equipe de Coordination Initiale, trois semaines avant chacune de leurs réunions. Tous les rapports devront être revus par l'ECI en collaboration avec le CRP et l'OMM.

81. Après correction, les rapports seront soumis au Groupe de Coopération Régional et aux bailleurs de fonds du programme.
 

(a) Un exemplaire provisoire du rapport final sera soumis au Groupe de Coopération Régional, 40 mois après le début du programme. Il devra comporter tous les éléments devant figurer dans le rapport final et les propositions qui assureront la pérennité du programme MED-HYCOS passée la phase initiale de trois ans. Il sera examiné et commenté par le GCR et modifié en conséquence, après qu'un accord soit intervenu, dans un délai de six mois.

(b) Ce rapport sera soumis par l'OMM aux pouvoirs publics des pays partenaires, six mois après l'approbation du rapport provisoire final. Cinq exemplaires de ce rapport devront être expédiés à chacun d'entre eux.
 

I. CADRE LÉGAL
 

82. Le document du Projet, dûment signé par les gouvernements des pays partenaires et les agences bailleurs de fonds, constituera un outil de référence. Le Groupe de Coopération Régional pourra y apporter des modifications, sous le contrôle du Maître d'œuvre, à condition qu'elles ne portent pas sur des modifications profondes, ni des objectifs immédiats, ni des débouchés ou des activités du projet, mais sur une réorganisation des apports financiers déjà acceptés, sans dépenses supplémentaires.

83. L'OMM sera le Maître d'œuvre.

84. Pour la gestion du Centre Régional Pilote, un accord spécifique comportant des dispositions financières doit être passé entre l'OMM, en tant que maître d'œuvre, et l'ORSTOM, en tant qu'organisme d’accueil.
 


J. LE BUDGET
 

85. Le coût total du programme est estimé à 14 841 000 $ US réparti comme suit : Banque Mondiale : 1 700 000 $ US, OMM : 2 381 000 $ US, autres bailleurs extérieurs : 7 005 000 $ US et pays partenaires : 3 757 000 $ US. Les détails de la répartition du budget et des sources de financement sont présentés respectivement dans les tableaux 7 et 8.